Elle est là,
dans le soir qui la dore ; elle est morte.. Elle est morte et
pourtant elle reste debout ; Elle attend et j'attends comme
elle et malgré tout, Que le chien me découvre
et que le maître sorte.
Ils ont tué
le chien, ils ont fermé la porte, Puis ils s'en sont
allés dans le grand soleil d'Août, La lèvre
frémissant d'on ne sait quel dégoût... Mais
les morts, les vieux morts, est-ce qu'on les emporte ?
Les morts, ils sont
restés pour garder la maison, Et parfois dans l'horreur
de l'extrême saison, S'en venir lentement par la route
odieuse,
Après avoir
humé la pluie et bu le vent Et caressé les murs
d'une main anxieuse, S'en venir, eux les morts, pleurer sur
les vivants.