La Cévenole
Parfois appelée
Marseillaise huguenote. Paroles de R. SAILLENS & Musique
de L. ROUCAUTE
Salut montagnes bien aimées, Pays
sacré de nos aïeux. Vos vertes cimes sont semées,
De leurs souvenirs glorieux. Élevez vos têtes chenues
Espérou, Bougès, Aigoual. De leur gloire qui monte
aux nues, Vous n'êtes que le piédestal.
Refrain Esprit qui les fit vivre, Anime
leurs enfants Anime leurs enfants Pour qu'ils sachent les
suivre.
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Redites nous grottes profondes,
L'écho de leurs chants d'autrefois ; Et vous torrents,
qui, dans vos ondes, Emportiez le bruit de leur voix. Les
uns, traqués de cime en cimes, En vrais lions surent
lutter ; D'autres - ceux-là furent sublimes - Surent
mourir sans résister.
Refrain
O vétérans de nos vallées,
Vieux châtaigniers aux bras tordus, Les cris des mères
désolées, Vous seuls les avez entendus. Suspendus
aux flancs des collines, Vous seul savez que d'ossements
Dorment là-bas dans les ravines, Jusqu'au grand jour
des jugements.
Refrain
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Dans quel granit, ô
mes Cévennes, Fut taillé ce peuple vainqueur
? Quel sang avaient-ils dans les veines
Quel amour avaient-ils au
cœur ? L'Esprit de Christ était la vie De ces
pâtres émancipés, Et dans le sang qui
purifie Leurs courages étaient trempés.
Refrain Cévenols, le Dieu de
nos pères N'est-il pas notre Dieu toujours ? Servons-le
dans les jours prospères Comme ils firent aux mauvais
jours; Et, vaillants comme ils surent l'être, Nourris
comme eux du pain des forts, Donnons notre vie à ce Maître
Pour lequel nos aïeux sont morts.
Refrain
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Voici un sonnet que j'ai composé
en l'honneur de cette époque aussi triste qu'héroïque
Les
Huguenots
Pieds nus ou en
sabots sur les sentiers des serres Dans la main une Bible et
dans l'autre une épée, Ils sont sortis des mas
au cri de Liberté ! Pour défendre la Foi héritée
de leurs pères.
Hâves,
déguenillés et la chemise au vent, Ils couraient
au combat en chantant des cantiques, Récitant des versets,
citant le Lévitique, Et mourraient tous sans peur lorsqu'en
venait le temps.
Leurs
Chefs avaient pour nom Rolland et Cavalier. Et devant eux, jamais,
ces fiers humiliés Ne pliaient le genou et n'ôtaient
leur chapeau.
Mais
tête nue, debout, chantant des Hosannas, Les Huguenots
montaient au Désert le front haut Pour prier, à
genoux, aux yeux de Jéhovah.
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